source : cultureactioneurope.org
Rapprocher les arts et l'éducation: une question de politique
La relation entre les arts et l'éducation n'est pas simple. La plupart
de nos collègues du secteur culturel tendent à éviter, tant que
possible, de se heurter au secteur éducatif. Il y a quelques années,
l'artiste Rainer Ganahl expliquait cette antipathie mutuelle par le fait
que « l’art trouve en l’éducation et en ses diverses institutions son double traditionnellement détesté
». Il entendait ainsi souligner qu’il existe bel et bien un lien entre
les arts et l’éducation, bien que relativement peu « éclairé » et
partagé entre l’indifférence et une relation amour-haine.
De plus en plus de signaux nous indiquent aujourd’hui qu’un nombre croissant d’acteurs issus des secteurs culturel et éducatif sont prêts à combler le fossé qui sépare ces deux domaines. Ils sont prêts à aller au-delà de la division rigoureuse du travail entre les arts et l’éducation – tous deux des produits socio-politiques de l’époque moderne – et souhaitent mettre un terme aux langages et codes spécifiques à chacune des disciplines concernées.
Résultat aujourd’hui : les artistes et les éducateurs ne se comprennent pas. Cette incompréhension empêche le développement d’une vision commune, d’ « horizons et de possibilités à venir », pourtant inhérentes aux secteurs des arts et de l’éducation. Une équipe pionnière d’éducateurs artistiques, médiateurs artistiques, et d'autres personnes impliquées dans l’interface arts/éducation est donc actuellement à la recherche de nouvelles combinaisons entre les langages et les codes, de façon à pouvoir répondre à des questions telles que : Comment (re-)combiner la vérité et la beauté, la technologie et l’art, l’économie et la politique, ou encore l’art et l’éducation ? Et quelles seraient les méthodes appropriées pour générer des combinaisons productives ? Il ne s’agit pas d’abandonner toute forme de cohésion dans les différents domaines concernés, au sens où « tout serait possible » (Paul Feyerabend), mais plutôt d’opérer une « correction (transdisciplinaire) des principes systématiques qui, ayant vieilli, sont devenus historiquement irrationnels ».
C'est dans ce contexte que Rolf Schwendter, un chercheur autrichien spécialisé dans la déviance, a démontré, dès 1973 dans sa "Théorie de la sous-culture", l'importance des personnes dites "pivots". Capables d'utiliser et de comprendre les langages et les codes de différentes disciplines et environnements culturels, ces "pivots" peuvent transmettre à un secteur les intentions de l'autre, et vice-versa, jouant ainsi le rôle de médiateur impartial.
Cette définition me semble être un point de départ parfait à l’action de Culture Action Europe en tant que « médiateur impartial » entre le monde des arts et celui de l’éducation en Europe. Cet objectif se justifie par la relation qui doit nécessairement unir les arts et la société, et par une conception de l’art comme générateur de participation, et qui va donc bien au-delà de la déclaration autoréférentielle d’autonomie traditionnellement associée à la production d’œuvres d’art.
L’important est donc d’intégrer l’ensemble des participants au processus collectif artistique, en fonction de leur sensibilité individuelle, ainsi que de leur capacité à réfléchir. L’accent devrait être mis sur le renforcement du sens des possibilités. Il s’agit là d’une « méthode d’éducation » par excellence puisque les arts génèrent de nouveaux modes d’accès à la réalité, aiguisant ainsi le sens des possibilités.
Ceci permettrait non seulement d’élargir l’accès aux arts (et, par conséquent, de promouvoir la place des arts dans la société, de l’accessoire à l’essentiel), mais aussi de faire des arts le moteur d’une réforme des systèmes éducatifs actuellement en vigueur, gardant à l’esprit que l’éducation ne signifie pas seulement acquérir des connaissances théoriques mais aussi s’épanouir en général, c’est-à-dire développer le corps et l’esprit, le savoir et les sentiments, l’action et la réflexion – autant de caractéristiques portées par les arts.
De plus en plus de signaux nous indiquent aujourd’hui qu’un nombre croissant d’acteurs issus des secteurs culturel et éducatif sont prêts à combler le fossé qui sépare ces deux domaines. Ils sont prêts à aller au-delà de la division rigoureuse du travail entre les arts et l’éducation – tous deux des produits socio-politiques de l’époque moderne – et souhaitent mettre un terme aux langages et codes spécifiques à chacune des disciplines concernées.
Résultat aujourd’hui : les artistes et les éducateurs ne se comprennent pas. Cette incompréhension empêche le développement d’une vision commune, d’ « horizons et de possibilités à venir », pourtant inhérentes aux secteurs des arts et de l’éducation. Une équipe pionnière d’éducateurs artistiques, médiateurs artistiques, et d'autres personnes impliquées dans l’interface arts/éducation est donc actuellement à la recherche de nouvelles combinaisons entre les langages et les codes, de façon à pouvoir répondre à des questions telles que : Comment (re-)combiner la vérité et la beauté, la technologie et l’art, l’économie et la politique, ou encore l’art et l’éducation ? Et quelles seraient les méthodes appropriées pour générer des combinaisons productives ? Il ne s’agit pas d’abandonner toute forme de cohésion dans les différents domaines concernés, au sens où « tout serait possible » (Paul Feyerabend), mais plutôt d’opérer une « correction (transdisciplinaire) des principes systématiques qui, ayant vieilli, sont devenus historiquement irrationnels ».
C'est dans ce contexte que Rolf Schwendter, un chercheur autrichien spécialisé dans la déviance, a démontré, dès 1973 dans sa "Théorie de la sous-culture", l'importance des personnes dites "pivots". Capables d'utiliser et de comprendre les langages et les codes de différentes disciplines et environnements culturels, ces "pivots" peuvent transmettre à un secteur les intentions de l'autre, et vice-versa, jouant ainsi le rôle de médiateur impartial.
Cette définition me semble être un point de départ parfait à l’action de Culture Action Europe en tant que « médiateur impartial » entre le monde des arts et celui de l’éducation en Europe. Cet objectif se justifie par la relation qui doit nécessairement unir les arts et la société, et par une conception de l’art comme générateur de participation, et qui va donc bien au-delà de la déclaration autoréférentielle d’autonomie traditionnellement associée à la production d’œuvres d’art.
L’important est donc d’intégrer l’ensemble des participants au processus collectif artistique, en fonction de leur sensibilité individuelle, ainsi que de leur capacité à réfléchir. L’accent devrait être mis sur le renforcement du sens des possibilités. Il s’agit là d’une « méthode d’éducation » par excellence puisque les arts génèrent de nouveaux modes d’accès à la réalité, aiguisant ainsi le sens des possibilités.
Ceci permettrait non seulement d’élargir l’accès aux arts (et, par conséquent, de promouvoir la place des arts dans la société, de l’accessoire à l’essentiel), mais aussi de faire des arts le moteur d’une réforme des systèmes éducatifs actuellement en vigueur, gardant à l’esprit que l’éducation ne signifie pas seulement acquérir des connaissances théoriques mais aussi s’épanouir en général, c’est-à-dire développer le corps et l’esprit, le savoir et les sentiments, l’action et la réflexion – autant de caractéristiques portées par les arts.
Culture Action Europe est une association défendant le rôle des arts et
de la culture dans le développement du projet européen. Son objectif
est d'influencer les politiques européennes dans le but d’améliorer
l'accès à la culture au sein et au-delà des frontières européennes. Elle
informe les acteurs culturels sur l'Union européenne. Elle leur
offre un espace où échanger et élaborer des positions communes. Elle
formule des demandes concrètes adressées aux décideurs européens.
